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La formation de référent/e PREMALPA– Prévention de la maltraitance envers les personnes âgées- a pour objectif de former des professionnel-le-s capables d’identifier et d’évaluer des situations à risque de maltraitance, voire de maltraitance avérée. Ces professionnel-le-s développent leur observation, leur écoute spécifique de la personne elle-même et de leurs collègues. A partir de méthodes d’analyse de situation, ces professionnel-le-s peuvent proposer des pistes d’action en cas de suspicion de maltraitance ou de maltraitance avérées, mais surtout proposer des actions de prévention et de promotion de la bientraitance des ainés.

Cette formation a été développée en 2003 sur mandat du Service de la Santé publique du canton de Vaud. En 2012, un questionnaire et un focus group ont permis de récolter des informations sur l’implication de ces 149 référents Premalpa sur le terrain. La formation a ainsi pu être réactualisée en 2013 et adaptée pour tous les cantons romands afin d’y inclure des informations sur les lois et les réseaux cantonaux.

A ce jour, plus de 250 référent-e-s Premalpa ont été formé-e-s au niveau romand. Ces professionnel-le-s sont des agents de prévention de la maltraitance et de promotion de la bientraitance des aîné-e-s sur leur lieu de travail.

Cette formation s’avère particulièrement utile pour opérer un dépistage précoce des situations à risque et pour la mise en place de mesures au sein des institutions. Une action coordonnée entre les différents types de professionnel-le-s et les partenaires du réseau semble également plus facile à mettre en place lorsqu’une ou un référent est présent dans le dispositif.

Points forts de la formation

Les évaluations des personnes ayant suivi la formation relèvent souvent

  • des outils pratiques à expérimenter;
  • une exploration des questionnements, doutes, limites des professionnel-le-s;
  • une possibilité de chercher ensemble des attitudes et des actions porteuses de respect des personnes;
  • une possibilité d’expérimenter la richesse et la force de l’intelligence collective lorsqu’elle est orientée vers la compréhension et la résolution de situations difficiles.

Témoignages de participantes à la formation

Sylvie :

« Au sein de l’institution, je suis plus attentive surtout à la notion de négligence. Des petits « rien » me semblent désormais inconcevables et je reprends progressivement quelques collaborateurs/trices sur différents aspects dont elles et ils n’avaient pas non plus conscience jusqu’à présent.

J’ai également repris tous les dossiers afin de vérifier que les directives anticipées soient présentes et que les référent-e-s (financiers, thérapeutiques…) y soient notés de façon claire et précise. »

Géraldine :

« Au sein de l’EMS La Sombaille, établissement accueillant 123 résidents, 4 référent-e-s Prémalpa ont été formé-e-s. Elles et ils viennent de secteurs différents et sont soutenus par la Direction qui a elle-même suivi la formation.

Le fait d’être bien représenté permet certains avantages : la représentativité des services qui est un élément essentiel à l’interdisciplinarité. Nous pouvons ainsi toucher tous les collaborateurs, avoir plus d’impact lors de nos interventions et une plus grande visibilité.

L’appui de la Direction est un autre élément primordial puisqu’elle soutient les démarches entreprises, encourage les initiatives et accorde le temps nécessaire au groupe pour se réunir et faire vivre Prémalpa dans l’institution. »

 

Le service de la santé publique du canton de Neuchâtel :

Sur une proposition des infirmier-ère-s de santé publique, le projet PREMALPA[1] débute dans le canton de Neuchâtel véritablement en 2016. L’impact positif de la formation ayant été démontrée[2], un objectif est posé par le médecin-cantonal qui prévoit de former au moins un-e référent-e PREMALPA dans 80% des 55 EMS du canton.

Trois années plus tard, c’est la 4ème session de formation qui s’est terminée en décembre 2019. Actuellement, 67 référent-e-s PREMALPA (dont 90% du secteur des soins) sont présent-e-s dans un peu plus de 70% des institutions.

Le service cantonal de la santé publique de Neuchâtel (SCSP) soutient activement ce projet sous la forme d’une participation à la moitié du coût de la formation (environ 250.- par participant-e). Avec cet engagement, l’Etat ne se cantonne pas uniquement dans un rôle de surveillance mesurant des écarts entre l’organisation d’un EMS et des exigences légales, mais agit au niveau de la prévention et de la diffusion de bonnes pratiques afin de protéger des personnes vulnérables de la population âgée.

Les référent-e-s ont cependant une fonction ou un rôle qui n’est pas toujours facile à exercer. Comment, en effet, conseiller ou corriger des collègues lorsqu’on a pas un rôle hiérarchique ? Comment changer les choses lorsqu’on est seul référent ou sans une légitimité instituée ? Quelles sont les meilleures stratégies pour sensibiliser ses collègues ? Quelles nouvelles connaissances peuvent aider les référents dans leur travail ?

Pour aider les référent-e-s dans leur rôle de personne ressource, les infirmières et infirmiers chargés de la surveillance organisent depuis 2017 une rencontre annuelle d’une demi-journée. Ces rencontres des référent-e-s PREMALPA se déroulent en trois temps : (1) l’apport de connaissances par un-e expert-e du domaine de la maltraitance, (2) un temps d’analyse/discussion sur des situations concrètes et (3) une rencontre avec un cadre du service cantonal de la santé publique. Ces demi-journées, financées par le SCSP, ont toutes été très bien suivies (environ ¾ des référent-e-s du canton) et appréciées. Les buts de ces rencontres sont d’initier une dynamique de réseau, de conforter des compétences spécifiques et offre un contact direct avec les professionnels parmi les plus concernés par la maltraitance.

Par son soutien à la formation PREMALPA et sa volonté d’aider concrètement les référents dans leur fonction, le service de la santé publique du canton de Neuchâtel fait face à la maltraitance des personnes âgées avec une volonté de la combattre sur tous les fronts.

Comment devenir référent/e PREMALPA?

Pour devenir référent-e PREMALPLA, les participant-e-s suvient 3 jours de formation, à intervalle d’une ou deux semaines. Cette formation s’adresse à tout professionnel de la santé et du social (que ce soit en milieu hospitalier, institutionnel ou à domicile), motivé par cette problématique et à être porteur ou porteuse de projet dans son institution.

Le premier jour peut être pris seul, et vise à définir la maltraitance et les différents types, les facteurs de risque et de prévention, les signalements. Les deux jours suivant permettent d’analyser des situations selon plusieurs approches, y compris interdisciplinaire et acquérir un rôle de référent.

Pour le canton de Vaud, vous trouvez son descriptif sur le site de Héviva , sous la section « Bientraitance ».

Pour être informé de Premalpa dans les autres cantons, vous pouvez nous contacter à formation-@alter-ego.ch

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[1] Programme de formation continue à l’attention des professionnels qui prennent en charge ou accompagnent des personnes âgées et qui vise à développer des compétences dans la prévention, la détection et l’analyse des situations de maltraitance. La durée du cours est de 3 jours (en principe 2 jours bloc et un jour à 6 semaines d’intervalle)

[2] Minore, R. (2012). Prévention de la maltraitance chez la personne âgée : évaluation de l’impact de la formation PREMALPA chez les professionnel-le-s en suisse romande. Fribourg : Fondation Charlotte Olivier